"C'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière" Edmond Rostand
Mes impressions végétales sont obtenues grâce à la technique du cyanotype. Il s'agit d'un procédé photographique monochrome ancien, par le biais duquel on obtient un tirage photographique allant du bleu cyan au bleu de Prusse. Cette technique a été mise au point par le scientifique et astronome anglais John Herschel en 1842.
Je prépare ma solution à base de sels de fer dans l'obscurité. Cette solution, non toxique et non polluante, est photosensible. Les UV ne doivent donc pas l'atteindre avant l'exposition. J'applique la solution sur mes textiles (très souvent des draps anciens chinés et upcyclés). Je les laisse sécher paisiblement dans le noir.
Après avoir glané mes végétaux lors de mes balades en pleine nature, je réalise ma composition sur les textiles puis les expose au soleil.
C'est à ce moment là que la magie débute! Lors de l'exposition dans un premier temps puis lors du rinçage. Le textile enduit s'est d'abord grisé sous les rayons du soleil, puis révèle l'intensité de son bleu au rinçage.
C'est une surprise à chaque création. Selon les végétaux, le temps d'exposition, la valeur de l'index UV...le bleu est différent, les ombres, les détails se révèlent ou non...
Cette technique me fascine et réunit tout ce qui me fait vibrer dans la nature, la végétation, le soleil et l'eau...la vie!
Lorsque la météo est peu clémente, il peut arriver que des nervures, des contours n'apparaissent pas ou très légèrement. Pour réparer cette "injustice", je m'inspire du kintsugi, cet art traditionnel japonais consistant à réparer des porcelaines ou céramiques brisées au moyen de laque saupoudrée de poudre d'or. Grâce à la broderie au fil doré, je mets en lumière cette fêlure...comme une résilience.